C.B.G. Mignot

C.B.G. Mignot est la plus ancienne entreprise de figurines en plomb au monde. Près de 200 ans d'existence durant lesquels, l'évolution de cette société a suivi l'emploi de différents matériaux et la marche de l'histoire dans la réalisation de ses figurines. La première initiale est celle d'Augustin Cuperly, installé au quartier du Temple à Paris où il tient dès 1825, un commerce et une petite fabrique d'objets usuels et de jeux et jouets en étain. Il épouse en 1838, Alexandrine Blondel dont le père, Englebert possède également dans le quartier du Marais, une petite entreprise qui confectionnait des équipements et des coiffures militaires avant de se reconvertir dans les figurines en plomb à partir de 1832. En 1847, Cuperly et Blondel s'associent afin d'augmenter la production de leurs articles appelés aussi articles de Paris. L'initiale B. est évidemment celle de Blondel. La fille du couple Cuperly Blondel, Clémence épouse en 1858, Sosthène Gerbeau, entrepreneur négociant à Livry sur Seine. A cette date, la troisième lettre de l'acronyme provient donc de Gerbeau qui se joint aux deux premiers fondateurs. Ces trois fabricants associés dont l'activité principale est la fonde de l'étain, proposent quelques figurines en plat d'étain mais elles ne sont qu'une partie des articles commercialisés. Monsieur Cuperly se retire de la gestion et Monsieur Gerbeau prend la direction des affaires en 1865, déménageant les ateliers au 32, rue Charlot, toujours dans le quartier du Marais. Sosthène Gerbeau tente d'actualiser les pièces de Blondel et propose à la vente entre 1865 et 1870, un sujet plat de 55 mm qui n'eut pas de succès. Après la défaite de 1870, la France verse dans un nationalisme revenchard qui favorisera l'attrait du petit soldat de plomb. La marque C.B.G. est déposée en 1874 et Sosthène Gerbeau conçoit en 1875 un premier soldat ronde-bosse. Le développement sera constant et ne cessera d'accroître les séries sur l'armée française jusqu'en 1889 où une autre époque sera abordée pour la première fois, avec les "gardes françaises" qui seront réalisées pour fêter le centenaire de la révolution de 1789. Le premier janvier 1889, Gerbeau s'associe avec son fils Maurice, la société change de raison sociale ainsi que de dénomination et devient "Gerbeau et fils aîné" tout en continuant à employer le sigle C.B.G. Le Moyen-âge apparaîtra au catalogue en 1891, avec des hommes d'armes et en 1894, avec Jeanne d'Arc et des chevaliers montés. En 1897, Henri Mignot, petit-neveu de Monsieur Cuperly et diplômé ingénieur mécanicien, est engagé comme conseiller technique. Malgré ses 23 ans, il a déjà servi quatre ans au 30ième Régiment d'Artillerie et possède de solides connaissances techniques. En prenant la tête de la société en 1912, il donnera par la suite, à C.B.G. Mignot un essor formidable tant au niveau de la France qu'à l'échelle internationale. Les boîtes dioramas rouges pour les sujets militaires et certaines en bleu ou vert pour les sujets civils sont mondialement connues. Deux ans plus tard, en 1914, Henri Mignot est mobilisé dans l'artillerie. Comme dans beaucoup de cas à cette époque, c'est Madame Mignot qui assure l'intérim. A partir des années 1920, pour des raisons économiques liées à la fin de la Première guerre mondiale, des figurines en plomb creux furent proposées avec une peinture simplifiée. La clientèle populaire était visée mais l'expérience prit fin à la fin des années 30. Croisés, chevaliers et archers ont été produits en plomb creux. En 1928, Monsieur Mignot rachète la maison Lucotte, fondée en 1785, dont le magasin, le « Plat d'Etain » est alors le temple du soldat de plomb. À cette occasion, les deux fils d'Henri Mignot, Charles et Jacques, le rejoignent à la gérance. La nouvelle dénomination est alors "Etablissements C.B.G - Jouets" . Entre 1936 et 1939, un département appelé "Mignalu" se spécialisa dans la figurine en aluminium. Et entre 1955 et 1960, une tentative avec le plastique fit long feu. D'après l'un des deux livres de Christian Blondiau en référence, une Jeanne d'Arc en plastique aurait été commercialisée. Après 68 ans au service et à la construction de cette marque légendaire, Henri Mignot disparaît en 1965. Sa fille, Madame Bontemps, maintiendra jusqu'en 1976, l'existence de cette institution qui sera reprise par la société "Rémanences". En 1992, suite à des mauvais choix de gestion, un point final à cette fabuleuse aventure semblait inévitable. Mais, en 1994, Messieurs Gilbert Grand-Dufay et Edouard Pemzec, industriel à la retraite et grand collectionneur de figurines en plomb, en particulier celles de C.B.G. Mignot, relancent l'activité qui perdure aujourd'hui sous la houllette de son fils, Loïc Pemzec. La tradition française du petit soldat de plomb peut être admirée dans le musée de la société à Breille-les-Pins avec 12000 pièces présentées en diorama dans des vitrines spécialement aménagées. C.B.G. Mignot. Les collectionneurs espèrent que C.B.G. Mignot fêtera en 2025, son bicentenaire.

(Ref : 1. BLONDIEAU, Christian, Soldats de plomb et Figurines civiles, Collection C.B.G. Mignot, Paris, Le Képi Rouge,1993.. 
          2 .BLONDIEAU, Christian, Petits soldats, le Guide du Collectionneur, Paris, Le Képi Rouge,1996).

 

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